En République démocratique du Congo (RDC), veillée d’armes pour les lieutenants de Vital Kamerhe, l’ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en appel à treize ans de prison mercredi 16 juin pour le détournement de plus de 50 millions de dollars, destinés à l’achat de logements sociaux en préfabriqué pour des militaires et policiers.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
Le parti de Vital Kamerhe, l’UNC, reste convaincu que son leader condamné en première instance depuis un an est victime d’un complot et demande à ses députés de boycotter les travaux au sein de la coalition pro-Tshisekedi, l’Union sacrée de la nation.
Au siège de l’UNC, les couloirs étaient embouteillés toute la journée. Des escarmouches maîtrisées par la police. Mais après une journée de concertation, une décision d’étape a été prise. « On ne peut pas sacrifier un leader comme Vital Kamerhe pour des mesures de calcul politiciennes, s’insurge Billy Kambale, secrétaire général de l’UNC. L’UNC est déterminée à défendre son leader jusqu’au prix du sang. Nous demandons à nos députés de suspendre leur participation aux réunions du Cach et de l’Union sacrée jusqu’à nouvel ordre. Qu’on nous libère notre chef ! »
Dissensions
Les cinq ministres membres du parti, la dizaine de députés et autres cadres en poste dans les institutions, comme la présidence, ont pris part aux délibérations. Selon des proches du parti, s’ils se disent irrités, quitter les institutions n’est pas encore à l’ordre du jour, malgré la pression des militants. L’UNC entend poursuive des discussions en interne pour obtenir l’acquittement de son leader : « Les discussions vont continuer parce que nous voulons ratisser large. Nous ne voulons pas donner l’occasion à l’ennemi de détruire notre parti. Nous continuons les discussions pour sensibilité le plus de membres et rassembler nos troupes pour que, quand nous prendrons une décision, que ce soit une décision consommée par tout le monde. Nous sommes un parti né de la résistance. Pour nous, l’essentiel, c’est que notre chef quitte cet état de chose. »
Le parti projette des manifestations à travers le pays, manifestations qui s’annoncent d’ores et déjà compromises. Les autorités ont limité tout rassemblement à 20 personnes maximum en raison de la troisième vague de Covid-19.